Plus de 40% de la clientèle en première ligne présente des troubles mentaux et au moins 50% des arrêts de travail signés sont justifiés par ce même motif. La prescription d’un arrêt de travail s’avère une intervention thérapeutique puissante pouvant à la fois comporter des effets bénéfiques et des effets indésirables potentiels. Alors qu’une grande part de cette responsabilité leur incombe, les médecins cliniciens déplorent un manque de connaissances et d’outils pour appuyer cette pratique clinique et son enseignement. Il est dans l’intérêt des patients, des médecins, des employeurs et, ultimement, de la société, que les intervenants de la première ligne puissent se référer à des informations claires et accessibles pour guider et éclairer cette pratique dont les enjeux sont nombreux. Par le biais d’une recension des écrits et d’une collecte de données sur la qualité de la pratique, le présent projet se veut une amorce pour documenter rigoureusement les pratiques actuelles en médecine de famille auprès des patients qui ont dû s’absenter pour un trouble d’adaptation ou un trouble dépressif majeur léger à modéré. Il vise également à construire les bases d’un protocole de recherche articulé autour de groupes de discussion et d’entrevues individuelles semi-structurées auprès de médecins superviseurs et de résidents dans l’objectif de mieux comprendre l’apprentissage et le développement de cette pratique. Les informations et observations qui émergeront de ce protocole de recherche mèneront éventuellement à la formulation et à la diffusion de recommandations sur la gestion des arrêts de travail auprès de cette clientèle.
Chercheurs : Catherine Quesnel, Marie-Thérèse Lussier, & Alain Lesage